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Page:Luzel - Bepred Breizad.djvu/12

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Répétons donc, pleins de confiance, avec le doux Barde que nous pleurerons longtemps encore :

Les chansons d’autrefois, toujours nous les chantons ;
Non, nous ne sommes pas les derniers des Bretons ! —

Cependant, travaillons et veillons de plus en plus, ne nous endormons point, car l’ennemi est à nos portes, terrible et menaçant, comme il ne le fut jamais. —

Voici le dragon rouge annonce par Merlin !
Il vient, il a franchi les marches de Bretagne,
Traversant le vallon, éventranl lu montagne,
Passant fleuves, étangs, comme un simple ruisseau,
Plus habile nageur que la couleuvre d’eau :
lia ses sifflements ! — Parfois le monstre aveugle
Est le taureau voilé dans l’arène et qui beugle :
Quand s’apaise la mer, écoulez longuement
Venir sur le vcal d’est le hideux beuglement ! — [1]

Quoiqu’il en soit, gardons-nous bien d’oublier que la sagesse de Dieu, qui châtie et qui récompense, qui abaisse et qui relève les peuples, a déposé, comme une juste compensation, dans le cœur des races déshéritées, un fonds inépuisable de cette patience séculaire

  1. Brizeux, l’Élégie de la Bretagne.