Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/142

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Quand le vieux Roi vit la Princesse au Château d’Or, il en fut si transporté de joie et de bonheur, qu’il faillit en perdre la tête. Tous les jours, c’étaient des festins et des jeux, à la cour, et il voulait se marier sur-le-champ à la Princesse. Celle-ci lui disait qu’elle ne demandait pas mieux, mais, à une condition, c’est qu’on lui apporterait son Château d’Or, auprès de celui du Roi, car elle ne voulait pas en habiter d’autre.

Voilà le Roi embarrassé. Comment apporter à Paris le château de la Princesse ? Était-ce possible ?

— Bah ! lui dit un de ses courtisans, celui qui vous a apporté la Princesse vous apportera bien son château aussi.

Trégont-à-Baris fut encore averti d’aller trouver le Roi.

— Ah ça ! Trégont-à-Baris, il te faut encore m’aller chercher le Château d’or de la Princesse, et me l’apporter ici, car la Princesse ne veut pas en habiter d’autre.

— Et comment voulez-vous, Sire, que je fasse cela ?

— Tu t’y prendras comme tu l’entendras, mais, il faut que tu me l’apportes ici, ce château merveilleux, ou il n’y a que la mort pour toi.

Voilà notre pauvre Trégont-à-Baris plus embarrassé que jamais.