Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/152

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Suivons Guyon, et laissons les deux autres ensemencer et moissonner leurs champs, en temps et lieu.

Il s’engagea donc, selon la recommandation de son père, et se fit cavalier.

Après deux ans d’apprentissage, il était devenu un cavalier accompli, et il fut envoyé à Paris en garnison. Comme il avait bonne tournure, son capitaine le commandait souvent de garde à la porte du palais du roi.

Une des filles du roi le remarqua et le trouva si bien à son gré qu’elle ne rêvait plus que de lui. Un jour, elle dit à sa femme de chambre :

— Il y a là, en faction, à la porte du palais, un soldat qui a une bien belle tournure ; ne l’avez-vous pas remarqué ?

— Oui, vraiment, répondit la femme de chambre.

— Je voudrais lui parler ; allez lui dire de venir me parler, dans ma chambre.

La femme de chambre alla trouver le soldat et lui dit :

— Jeune soldat, suivez-moi, je vous prie ; ma maîtresse, la fille du roi, désire vous parler.

Guyon, qui n’était pas habitué à parler à des princesses, fut étonné et troublé tout d’abord et hésita un peu. Il suivit néanmoins la femme de chambre et se présenta devant la princesse. Celle--