Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/17

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recherche les traditions orales de toute nature qui ont échappé à l’oubli, parmi les populations illettrées. Je ne crois pas avoir de chant ou de pièce rhythmée qui remonte à plus de quatre ou cinq cents ans, et le souvenir des événements ou des hommes marquants de notre histoire nationale s’y rencontre très rarement ; les contes, au contraire, sont, quant à leur origine, d’une antiquité très haute et difficile à préciser. De plus, je crois avoir trouvé dans nos chaumières bretonnes — altérées et mélangées, il est vrai, ce qui était inévitable — des versions de presque toutes les fables connues en Europe. Comment y sont-elles arrivées ? C’est ce que j’ignore et n’essaierai même pas de chercher ; d’autres le feront, sans doute.

Je ne crois pas au fonds commun, avant la dispersion ; tout au plus admettrai-je une certaine prédisposition native ou de race, chez les nations de même origine, à expliquer d’une même manière, ou à peu près, les phénomènes cosmiques et météorologiques, et à concevoir le merveilleux et les idées morales sur lesquels ils vivent.

M. Emmanuel Cosquin, dans la préface de son recueil de Contes populaires de Lorraine, qui est certainement le livre le plus riche en rapprochements et en documents qui, jusqu’ici, ait été publié en