Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/171

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On envoya quérir des maçons, et il en vint beaucoup, avec leurs marteaux et leurs truelles. Alors Fleur-d’Épine leur dit :

— Il faut construire ici (et il leur montrait l’endroit) un four, mais, non un four comme les autres, car sa bouche devra être sur son cul. Ne me demandez pas pourquoi, et vite à l’ouvrage !

Les maçons sourirent en se regardant d’un air étonné, et se demandant s’ils n’avaient pas affaire à un fou. Mais, peu leur importait, après tout, puisqu’on les payait bien. Ils se mirent donc à l’œuvre, et le four avançait rapidement. Quand il fut terminé et qu’il n’y manqua plus rien, on vit tout à coup le jour s’assombrir, un grand nuage s’abaissa jusqu’à terre et une belle princesse en sortit.

— C’est ma fille ! s’écria le roi, au comble de la joie, et il l’embrassa tendrement.

Se tournant alors vers Fleur-d’Épine :

— Tu m’as rendu ma fille, dont la perte me faisait malheureux, et, pour ta récompense, je te donne sa main, si elle y consent.

La princesse ne dit pas non, et les noces furent célébrées dans la quinzaine.

Il y eut à cette occasion des fêtes, des jeux et des festins magnifiques, pendant un mois entier. Moi, je me trouvais aussi par là, quelque part, et je pus tout voir et tout entendre, et c’est ainsi que j’ai