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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/224

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et elle s’ouvrit aussitôt. La princesse vint elle-même les recevoir, dans la cour, et elle les pria d’entrer dans son palais, dont elle leur fit les honneurs, avec beaucoup d’amabilité. Cado ne la reconnaissait pas ; elle le reconnut, dès qu’elle le vit, mais ne le laissa pas paraître. Les trois frères étaient charmés de la beauté et de l’amabilité de la châtelaine. Celle-ci les invita à souper avec elle et à passer la nuit dans son château, et ils se gardèrent de refuser. Le repas fut plein de gaieté, car les trois chasseurs trouvèrent le vin de leur hôtesse excellent. Méliau avait constamment les yeux sur la princesse, et il dit tout bas à Cado, qui était près de lui :

— Je suis amoureux de notre hôtesse.

— Fais-lui un brin de cour, pour voir, répondit Cado.

Après le repas, Méliau fit part à la princesse de ses sentiments pour elle, et elle sembla l’écouter sans déplaisir, si bien qu’elle lui dit : — Je vous ferai coucher dans une chambre à côté de la mienne, et, quand vos frères dormiront, vous viendrez tout doucement me rejoindre.

Méliau était au comble du bonheur. A minuit, quand chacun dormait dans son lit, lui, qui ne dormait pas, se leva et alla tout doucement frapper à la porte de la princesse. Celle-ci lui ouvrit, et le reçut avec toutes les amabilités possibles.