Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un an et un jour, après quoi nous ne nous quitterons plus.

Et la princesse disparut aussitôt. Le meunier la regrettait bien un peu, mais, il se consola facilement, en songeant à son trésor. Il céda son moulin à son valet et se mit à voyager avec un ami, en attendant le retour de la princesse. Ils visitèrent des pays lointains, et, comme l’argent ne leur manquait pas, ils ne se refusaient aucun plaisir.

Au bout de huit mois de cette vie, le meunier dit à son ami :

— Retournons, à présent, dans notre pays, car nous en sommes bien loin et je ne veux pas manquer le rendez-vous que m’a donné la princesse, au bout d’un an et un jour.

Et ils prirent la route de leur pays. Chemin faisant, ils rencontrèrent, au bord du chemin, une vieille femme, qui avait de belles pommes dans un panier. Et la vieille leur dit :

— Achetez-moi des pommes, mes beaux messieurs.

— N’achetez pas de pommes à cette vieille, dit au meunier son ami.

— Pourquoi donc ? répondit le meunier ; je mangerais une pomme avec plaisir.

Et il acheta trois pommes et en mangea une, tout de suite, et se trouva incommodé.