Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/239

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Et elle remonta en l’air, dans son carrosse couleur du soleil, et disparut.

Quand le meunier s’éveilla, son ami lui raconta comment la princesse, l’ayant encore trouvé endormi, était partie en disant qu’elle reviendrait une dernière fois, le lendemain, et que, si elle le trouvait encore endormi, il ne la reverrait plus, à moins de traverser trois puissances et trois mers pour arriver jusqu’à elle. Puis, il lui remit une seconde poire d’or et un second mouchoir.

Le pauvre meunier était inconsolable, et il dit à son ami :

— Au nom de Dieu, empêche-moi de dormir, demain ; ne cesse pas de me parler, afin de me tenir éveillé.

Mais, malgré tout, il dormait encore, le lendemain, quand la princesse revint, dans un carrosse et avec des chevaux couleur de la lune[1].

— Hélas ! tu dors encore, mon pauvre ami ! s’écria-t-elle avec douleur, et pourtant, je ne dois plus revenir. — Et, s’adressant à l’ami : — Dites-lui que, pour me revoir, désormais, il faut qu’il vienne me chercher dans le royaume de l’Étoile Brillante, en traversant trois puissances et trois mers pour arriver jusqu’à moi, ce qu’il ne pourra

  1. Peut-être le conteur aurait-il dû mettre le carrosse et les chevaux couleur de la lune avant ceux couleur du sol.