Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/248

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la même femme lui acheter cette seconde poire et ce second mouchoir.

Enfin, le troisième jour, les choses se passèrent comme les deux jours précédents, avec cette différence cependant que la princesse dit à sa messagère de lui amener l’homme aux poires et aux mouchoirs. Ce qui fut fait.

Le meunier et la princesse s’embrassèrenr tendrement et pleurèrent de la joie qu’ils éprouvaient de se retrouver.

Cependant, le prince fiancé dit que, puisque la princesse se trouvait indisposée chaque fois, sur le chemin de l’église, le repas de noce aurait lieu quand même, sauf à aller plus tard à l’église.

La princesse procura de beaux vêtements de prince au meunier et lui dit d’attendre, dans sa chambre, jusqu’à ce qu’elle vînt le chercher.

Voilà tout le monde à table, chacun paré le plus richement possible. Un festin magnifique ! La princesse était si belle, qu’elle éclairait la salle comme le soleil. Vers la fin du repas, tout le monde était gai et l’on parlait beaucoup et l’on chantait et se racontait des bons tours. Le beau-père dit à sa bru :

— A votre tour, ma belle bru, de nous conter aussi quelque chose.

La princesse parla de la sorte :

— Voici une chose, beau-père, qui m’embar-