Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/250

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donc mon ancienne clef, que j’ai retrouvée, et vous laisse la nouvelle. Or, par l’ancienne clef j’entends ce jeune homme courageux et fidèle (et elle montrait le meunier) qui, après m’avoir délivrée du château où me retenait captive un méchant magicien, est encore venu me chercher jusqu’ici, au prix de mille maux ; quant à la nouvelle clef, c’est votre fils, vous le comprenez, que j’ai été sur le point d’épouser, et à qui je rends aujourd’hui sa liberté.

Grand fut l’ébahissement des assistants, comme bien vous pensez, en entendant ces paroles.

La princesse et le meunier quittèrent aussitôt la salle, sans que personne essayât de s’y opposer, et se rendirent dans la cour du château, où les attendait un beau carrosse doré, attelé de quatre chevaux superbes. Ils y montèrent et partirent, au galop.

Quand ils arrivèrent en Basse-Bretagne, au Guéodet, où il y avait alors une grande et belle ville, ils furent mariés à l’église, et il y eut alors des fêtes, des réjouissances publiques et des festins comme je n’en ai jamais vu, — si ce n’est en rêve peut-être.


Conté par Allain Richard, pêcheur an Guéodet,
près Lannion, le 25 septembre 1874.