Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/259

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taine, dans le bois, et aussitôt le premier coup de midi, je me trouverai près de vous. Mais, prenez bien garde de manger ou de boire, avant cette heure.

Quand elle eut prononcé ces paroles, elle disparut.

Le lendemain matin, longtemps avant midi, Fanch, accompagné d’un domestique, attendait la Princesse, assis sur la pierre de la fontaine. Il n’avait encore rien mangé, ni bu, et il avait faim. Comme il attendait ainsi, il vit venir à lui une petite vieille femme ayant au bras un panier rempli de prunes.

— Bonjour à vous, jeune seigneur, lui dit la vieille.

— A vous pareillement, grand’mère.

— Acceptez une prune de moi.

— Merci, je n’aime pas les prunes.

— Une seulement, pour les goûter ; cela ne coûte rien ; voyez, comme elles sont belles !

Il prit une prune. Mais, aussitôt qu’il eût portée à sa bouche, il s’endormit. Midi sonna, en ce moment, et la princesse parut.

— Hélas ! il dort ! dit-elle, en le voyant.

— Oui, dit son domestique ; une petite vieille est venue offrir une prune à mon maître, et dès qu’il l’a portée à sa bouche, il s’est endormi.

— Eh bien ! quand il se réveillera, donnez--