Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/265

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Elle avait déjà fait de la soupe, dans trois barriques défoncées, en guise d’écuelles.

— Je ne sais que leur donner, après la soupe, disait-elle ; je n’ai là que trois moutons, et ce n’est pas assez.

— Attendez, attendez, grand’mère ; ne vous inquiétez pas de cela, dit Fanch, en sortant de son coffre.

Et il étendit sa serviette sur la table, et dit :

— Par la vertu de ma serviette, je veux avoir trois bœufs rôtis et trois barriques de vin !

Et aussitôt arrivèrent les trois bœufs rôtis et les trois barriques de vin.

Un moment après, on entendit un grand bruit, dans la cheminée, et comme des cris de chouette qui a froid : Hou ! hou ! hou ! hou !

— Voici mon plus jeune fils qui vient ! dit la vieille ; allez, vite, vous cacher dans le coffre.

Et aussitôt le plus jeune fils de la vieille descendit, par la cheminée, en criant : J’ai faim, ma pauvre mère, j’ai grand’faim !

— C’est bien, asseyez-vous là près du feu, pour attendre vos frères, et ne faites pas tant de bruit.

Et il s’assit sur un escabeau, près du feu ; mais, il cria presque aussitôt :

— Je sens l’odeur de chrétien, mère, et je veux en manger !