Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/275

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ans et son père devenait soucieux et songeait aux moyens de la protéger contre le magicien Ferragio. Il plaça des gardes tout autour de son château et jusques sur le toit. Précautions inutiles. Quand vint le jour où la jeune fille accomplissait sa douzième année, comme elle se promenait avec sa gouvernante dans le jardin du château, tout-à-coup le ciel s’obscurcit, le tonnerre se fit entendre, et, du sein d’un nuage qui s’abaissa jusqu’à terre, descendit le magicien, qui l’enleva et partit aussitôt avec elle dans son nuage.

Grande désolation du père et de la mère.

Mais, occupons-nous à présent du jeune enfant que nous avons vu partir avec sa nourrice ; nous retrouverons plus tard Marguerite et le magicien.

Quand Hervé eut dix ans, on l’envoya à l’école, dans la ville voisine. Ses camarades ne l’appelaient que penher (fils unique), et il crovait bien qu’il n’avait ni frère ni sœur, et son père et sa mère ne lui avaient jamais dit non plus qu’il en eût. Cependant, un de ses condisciples ayant dit un jour aux autres : « Celui-là n’est pas penher, car il a une sœur, qui a été enlevée, à l’âge de douze ans, par le magicien Ferragio ; » ces paroles produisirent sur lui un singulier effet. Il fit un paquet de ses livres et de ses cahiers et s’en vint tout droit à la maison. Il demanda à