Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/385

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l’avait annoncé, et ses deux belles-sœurs vinrent faire visite à sa femme.

— Dieu, les belles choses que tu as ! Comme tu dois être heureuse avec ton crapaud ! lui disaient-elles.

— Oui, sûrement, mes chères sœurs, je suis heureuse avec lui.

— Où est-il allé ?

— Il est allé en voyage.

— Si tu veux, petite sœur, je te peignerai tes cheveux, qui sont si beaux !

— Je le veux bien, ma bonne sœur. Elle s’endormit, pendant qu’on lui peignait les cheveux, avec un peigne d’or, et ses sœurs prirent alors ses clefs, dans sa poche, enlevèrent la peau de crapaud de l’armoire où elle était renfermée, et la jetèrent au feu.

La jeune femme, en se réveillant, fut étonnée de se retrouver seule. Son mari arriva, un moment après, rouge de colère.

— Ah ! malheureuse femme ! s’écria-t-il ; tu as fait, pour mon malheur et pour le tien, ce que je t’avais bien défendu : tu as brûlé ma peau de crapaud ! Maintenant, je pars, et tu ne me reverras plus.

La pauvre femme se mit à pleurer et dit :

— Je te suivrai, en quelque lieu que tu puisses aller.