Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/416

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— Ah ! mon pauvre maître, que j’ai eu chaud, depuis ! On m’avait bien dit que j’aurais chaud, un jour, si je révélais le secret ; et l'on n’avait pas menti. Vous-même, vous auriez eu le même sort, si vous ne vous étiez comporté comme vous l’avez fait ! Mais, ne perdez pas de temps ; remettez le sang dans la bouche de votre enfant, et soyez sans inquiétude.

Le prince s’empressa de remettre le sang dans la bouche de l’enfant ; mais, malgré tout, il n’était pas sans inquiétude. Peu après, les gens du palais rentrèrent de la grand’messe. On se mit à table, à l’heure ordinaire. La princesse et le vieux roi furent surpris et heureux de revoir leur fidèle serviteur. Cependant, ils étaient étonnés de voir le prince plus soucieux que d’ordinaire.

— Où est l’enfant ? demanda la princesse.

— Il est dans son berceau, et il dort bien, répondit-il.

Un instant après, ayant entendu un cri, comme d’un enfant qui se réveille, il se leva de table, courut à l’appartement où était son fils, et rentra aussitôt en le tenant dans ses bras, bien éveillé et souriant à sa mère. Puis il conta tout, et le sujet de sa douleur, et le motif de son dernier voyage, et la manière dont il avait délivré son fidèle serviteur.

Il y eut alors de grandes fêtes et des festins ma-