Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/429

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Le roi, la princesse et le bossu continuèrent leur route, et arrivèrent bientôt au bord d’un grand étang. Un homme s’y noyait et criait : « Au secours I Je me noie !... » C’était pitié de l’entendre.

— Le pauvre homme ! Il faut essayer de le sauver ! dirent le roi et la princesse.

— Gardez-vous en bien, et continuons notre route, dit le bossu, sans s’arrêter.

Et ils passèrent outre.

Un peu plus loin, ils rencontrèrent une vieille femme, qui portait un panier au bras. Elle les accosta, et, présentant à la princesse son panier rempli de gâteaux et de beaux fruits, elle lui dit :

— Voyez, princesse, les fruits délicieux, les excellents gâteaux ! Jamais vous n’en avez mangé de meilleurs !...

La princesse étendait déjà la main pour en prendre, lorsque le bossu accourut, et, d’un coup de pied, lança le panier en l’air et fit tomber les gâteaux et les fruits dans la poussière. La vieille l’agonisa d’injures, et le roi, mécontent, lui dit :

— Pourquoi avez-vous fait cela ? Ne voyez-vous pas que la princesse et moi nous désirions manger un gâteau et un fruit ?...

— Vous le saurez, plus tard ; marchons !... dit le bossu, pour toute réponse.