Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/451

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mena avec elle dans sa chambre et lui donna des vêtements pour s’habiller. Les valets et les servantes étaient tout étonnés de ce qu’ils voyaient, car nul autre que la femme de chambre de la princesse ne savait que c’était là son premier mari. Ceci se passait le matin du jour où elle devait être remariée au premier ministre de son père. Dans ce temps-là, à ce qu’il paraît, la coutume existait, aux grandes noces, que le repas avait lieu avant d’aller à l’église. On avait invité beaucoup de monde, de tous les coins du royaume, et aussi des royaumes voisins. Quand le moment en fut venu, on se mit à table. La princesse, belle et parée magnifiquement, était entre son père et son fiancé. Vers la fin du repas, on chanta et on fit des récits plaisants, selon l’habitude. La princesse fut priée par son futur beau-père de dire aussi quelque chose, et elle parla de la sorte :

— Monseigneur, donnez-moi votre avis, je vous prie, sur le cas que voici : J’avais un gentil petit coffret avec une charmante clef d’or. Mais, je vins à perdre la clef de mon coffret, et je la regrettai beaucoup. Alors, j’en fis faire une nouvelle. Mais, quand la nouvelle clef fut prête, je retrouvai l’ancienne, de sorte que j’ai aujourd’hui deux clefs, au lieu d’une. Cela m’embarrasse un peu. Je connais l’ancienne clef, elle était