Marguerite fit ce qu’on lui recommandait, et ils partirent alors.
Ils allaient sur le vent, loin, bien loin, plus loin encore ; si bien que Marguerite demanda s’ils n’arrivaient pas bientôt au bout de leur voyage.
— Nous avons encore un bon bout de chemin à faire, répondit le Trépas.
— Je suis bien fatiguée, et je ne puis aller plus loin, sans me reposer et manger un peu.
Et ils s’arrêtèrent, pour passer la nuit, dans une vieille chapelle.
— Grignote ta croûte de pain, si tu as faim, dit le Trépas à sa femme ; pour moi, je ne mangerai point.
Le lendemain matin, ils se remettent en route. Ils vont encore loin, bien loin, toujours plus loin ; si bien que Marguerite, fatiguée, dit de nouveau :
— Dieu, que c’est loin ! n’approchons-nous pas encore ?
— Si, nous approchons ; ne voyez-vous pas devant vous une haute muraille ?
— Oui, je vois une haute muraille devant moi.
— C’est là qu’est ma demeure.
Ils arrivent à la haute muraille, et entrent dans une cour.
— Dieu, que c’est beau ici ! s’écria Marguerite.