Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à travers les airs), et se retrouve seul. Et il retourne au château, tout triste et tout confus.

Le lendemain matin, son beau-frère lui permit encore de l’accompagner, mais pour la dernière fois. Ils vont, ils vont, à travers les airs... le chapeau du prince tombe encore ; mais, il ne dit mot, cette fois.

Ils passent au-dessus d’une plaine où la terre était toute couverte de colombes blanches, et au milieu d’elles étaient deux colombes noires. Et les colombes blanches ramassaient de tous côtés des brins d’herbe et de bois secs et les entassaient sur les deux colombes noires ; et quand celles-ci en furent couvertes, elles mirent le feu aux herbes et au bois.

Le frère de Marguerite avait bien envie de demander ce que cela signifiait. Il ne dit rien pourtant, et ils continuèrent leur route.

Plus loin, ils arrivèrent devant une grande porte, sur la cour d’un château. Le mari de Marguerite entra par cette porte, et dit à son beau-frère de l’attendre, dehors. Il lui dit encore que, s’il se lassait d’attendre et que l’envie lui vînt d’entrer aussi, il n’aurait qu’à casser une branche verte et à la passer sous la porte, et cette envie lui passerait aussitôt.

Pendant que le jeune prince attendait à la