Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/59

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se firent dès le lendemain, les noces, dans la huitaine, et il y eut de grands festins, des danses et des jeux, pendant plusieurs jours.

Quand les fêtes furent terminées, le prince Frimelgus fit monter sa femme dans un beau carrosse doré, et partit avec elle pour son pays.

Marguerite vécut heureuse et sans souci aucun avec son mari, pendant six mois. Tout ce qu’elle souhaitait, elle l’obtenait aussitôt, beaux habits, riches tissus, parures de perles et de diamants ; et, tous les jours, de la musique, des danses et des jeux de toute sorte.

Au bout de six mois, elle se sentit enceinte, et en ressentit une grande joie. Son mari, au contraire, loin de témoigner quelque satisfaction à cette nouvelle, la reçut avec mécontentement. Il devint triste et soucieux et rien ne pouvait plus le distraire.

Un jour, il dit à sa femme qu’il lui fallait entreprendre un long voyage, pour aller voir un autre prince de ses amis, je ne sais dans quel pays lointain. Avant de partir, il lui remit toutes les clefs du château (il y en avait un grand trousseau) et lui dit qu’elle pouvait s’amuser et se distraire, comme elle l’entendrait, en attendant son retour, et aller partout dans le château, à l’exception d’un cabinet qu’il lui montra et dont la clef était pourtant avec les autres, dans le trousseau.