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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/65

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guerite, voyant cela, monta aussi sur son cheval, et voulut les suivre. Mais, quelque bon cavalier qu’il fût, il ne put les atteindre. Il jura néanmoins qu’il ne retournerait pas à la maison, avant d’avoir su où était allée sa sœur.

Le cheval qui emportait Marguerite et son nouveau mari voyageait à travers les airs, et il les porta dans un château magnifique. Rien ne manquait dans ce château de ce qui peut plaire à une jeune femme, ni riches tissus de soie et d’or, ni diamants et perles, ni beaux jardins remplis de fleurs aux suaves parfums et de fruits délicieux. Et pourtant, elle ne s’y trouvait pas heureuse, et elle s’ennuyait. Pourquoi donc s’ennuyait-elle ? Parce qu’elle. était toujours seule, tout le long des jours. Son mari partait, tous les matins, de bonne heure, et ne rentrait qu’au coucher du soleil.

Elle l’avait souvent prié de l’emmener avec lui, dans ses voyages, et toujours il avait refusé.

Un jour qu’elle se promenait dans le bois qui entourait le château, elle fut bien étonnée de voir un jeune cavalier qui venait par la grande avenue, car depuis qu’elle était là, aucun étranger n’était encore venu lui faire visite. Son étonnement augmenta encore, lorsqu’elle reconnut que ce cavalier était son plus jeune frère. Elle courut à lui et l’embrassa et lui témoigna une grande joie de le