Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/239

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Et le bossu passa aussi, et tous les assistants riaient de sa tournure et de sa triste mine. Mais, ils ne riaient et ne plaisantaient plus, quand ils virent que la princesse le retint et lui tendit la main en disant :

— Voici, sire, celui de vos trois fils qui a été en Hongrie et vous en a rapporté le remède à qui vous devez la vie et la santé ; c’est lui que je veux pour époux, et non aucun autre. Apportez l’enfant, afin que son grand-père puisse le voir et l’admirer, dit-elle ensuite, en s’adressant à la nourrice, qui était venue avec elle de la Hongrie.

Et la nourrice disparut un instant et revint aussitôt avec un enfant mâle, superbe et tout souriant. La princesse le prit dans ses bras et le présenta au roi, en disant :

— Voici votre petit-fils, sire ; qu’en dites-vous ?

Le roi embrassa l’enfant, qui lui tendait les bras, et le trouva superbe, comme tout le monde.

La princesse prit alors un couteau sur la table et le plongea dans le cœur du prince cadet, qui tomba mort à ses pieds. Tous les assistants poussèrent un cri d’horreur.

Elle découpa le corps en menus morceaux, qu’elle rassembla dans un tas et arrosa de quelques gouttes de son eau merveilleuse.

Aussitôt, on vit apparaître sur la place un