Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/247

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Un jour, il leur raconta son aventure, dans le château des géants, ce qui les intéressa beaucoup et leur donna une haute opinion de son intelligence et de son courage. Il leur parla du Perroquet Sorcier, du dromadaire, qui faisait cent lieues à l’heure, et de l’escarboucle, qui éclairait, la nuit, comme le soleil, en plein jour. La jeune princesse écoutait tout cela, émerveillée, et elle dit à son père :

— Je voudrais bien, mon père, avoir le dromadaire du château des géants.

— Votre désir est déraisonnable, ma fille, répondit le vieux monarque ; cela est impossible.

— Peut-être, mon père ; demandez à Bihanic.

— Pensez-vous, Bihanic, qu’il soit possible d’enlever le dromadaire du château des géants ?

— C’est bien difficile et bien périlleux, sire ; pourtant, pour faire plaisir à la princesse, je suis prêt à tenter l’épreuve, à la condition que vous me fournirez ce que je vous demanderai.

— Demandez-moi tout ce que vous voudrez, je vous le donnerai, si c’est en mon pouvoir.

— Eh ! bien, donnez-moi la charge d’un mulet d’or, et je tenterai l’entreprise.

— Vous l’aurez, répondit le roi.

Le lendemain matin, Bihanic se mit en route, avec son mulet chargé d’or. Il se rendit d’abord à la maison où était resté son frère aîné, blessé.