Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se voir enlever sa bosse. Les nains ajoutent la bosse de Coulommer à la sienne.

Selon la tradition rapportée par M. Tranois : « Ces malins démons (les Kornikaned, qu’on appelle Kornandoned dans le pays de Tréguier) sont condamnés par une puissance inconnue à une longue pénitence. Un mot de plus de la bouche de Guilcband allait y mettre un pour toujours. En ajoutant à la chanson de Coulommer : Disadorn ha disul, il aurait dû dire tout de suite : Setu echu ar zun. Un autre, plus heureux, proféra ces paroles, par hasard sans doute, et aussitôt la danse infernale cessa, et depuis ce temps, les Kornicaned n’ont pas reparu dans la vallée de Gaël. »

Dans notre version, il semble que ce soit pour avoir péché contre les règles de la versification, le rythme et la rime, que le second bossu a été puni, à moins pourtant que ce ne soit pour avoir prononcé le mot disul, dimanche, jour spécialement consacré par le christianisme. Les nains, en effet, appartenant à la mythologie payenne, et plus particulièrement au druidisme, devaient détester ce jour.