Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/286

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rivière à l’eau limpide et claire ; et de l’autre côté de cette rivière, il vit un château magnifique, et à une des fenêtres de ce château, était une jeune demoiselle d’une beauté éblouissante et qui lui paraissait lui sourire. Il aurait bien voulu pouvoir passer la rivière ; mais, l’eau en était profonde, et il ne savait pas nager. Comment faire ?

— Tiens ! se dit-il tout à coup, la reine des colombes m’a dit que si jamais j’avais besoin d’elle, je n’aurais qu’à l’appeler, et elle viendrait à mon secours. Je voudrais bien être colombe moi-même, en ce moment, pour voler auprès de cette belle demoiselle.

A peine avait-il formé ce désir, qu’il fut changé en colombe, et il s’envola par-dessus la rivière et alla se poser sur l’épaule de la belle demoiselle qui était à la fenêtre du château. Celle-ci courut avec l’oiseau vers son père, en lui disant :

— Voyez, mon père, la belle colombe blanche qui est venue se poser sur mon épaule, pendant que j’étais à la fenêtre de ma chambre !

— Oui, vraiment, répondit son père, c’est une bien belle colombe ! Il faut la mettre en cage, et nous la conserverons.

Et l’on mit la colombe dans une cage d’argent.

— Comment sortir d’ici, à présent ? se disait Robardic, devenu colombe. Si je demandais à la reine des fourmis de me transformer en fourmi ?