Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/177

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Et il se rendit dans la salle du banquet. Les spectateurs quittèrent les balcons et les fenêtres, et l’y suivirent.

— En voilà une de payée, dit-il ; mais, il en reste une autre, et je ne veux pas l’oublier.

Et s’adressant à la marâtre, qui pâlissait et tremblait de tous ses membres, car elle sentait que son heure était aussi venue :

— Il faut que je vous récompense aussi, à votre tour. Madame.

— De quoi, s’il vous plaît, seigneur Chat ?

— De tout le bien que vous avez fait à ma mère.

— A votre mère ?

— Oui, à ma mère, ici présente (et il lui désigna Yvonne). Ne vous souvenez-vous donc plus de votre ragoût de lièvre ?

La méchante aurait voulu être, en ce moment, à cent pieds sous terre. Le Chat la couvrit alors de feu, qu’il vomit contre elle, comme dans son combat contre la sorcière, et la réduisit aussi en cendres, en un instant.

Puis, s’avançant vers Louise, qui, croyant son heure venue, était aussi dans des transes mortelles :

— Quant à vous, ma fille, lui dit-il, je ne vous ferai pas de mal ; vous étiez trop jeune pour comprendre ce qu’on vous faisait faire, et c’est votre mère, seule, qui était la coupable.