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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/181

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— Oh ! ce n’est pas de l’argent que je veux, mes amis ; mais, il faut qu’un de vous, l’aîné, par exemple, car les autres sont encore bien jeunes, me prenne pour femme. Et, s’adressant à Goulven :

— Veux-tu, Goulven, me prendre pour femme ?

Le pauvre garçon ne sut que répondre, d’abord, tant cette demande lui parut étrange.

— Réponds donc, veux-tu que je sois ta petite femme ? lui demanda encore l’horrible vieille, en l’embrassant.

— Je ne sais pas… dit Goulven, interdit… Je demanderai à ma sœur…

— Eh bien ! demain matin, j’irai moi-même au château, pour avoir la réponse.

Les pauvres enfants s’en retournèrent à la maison, tout tristes et tout tremblants, et se hâtèrent de raconter à leur sœur ce qui leur était arrive.

— Serai-je donc obligé d’épouser cette horrible vieille, ma sœur ? demanda Goulven, en pleurant.

— Non, mon frère, tu ne l’épouseras pas, lui répondit Lévénès ; je sais que nous aurons à en souffrir tous ; mais, nous souffrirons ce qu’il faudra, et ne t’abandonnerons pas.

La sorcière vint au château, le lendemain.