Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/358

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lui. Elle reconnut que c’était parfait, ce qui lui coûta beaucoup, sa science comme devineresse ne s’étant jamais trouvée en défaut, jusqu’alors.

— J’espère, belle princesse, lui dit alors Kerbrinic, de sa voix la plus gracieuse, que votre intention est d’accomplir loyalement et complètement les conditions du défi que j’ai accepté et dont je me suis tiré à mon honneur ?

— Certainement, répondit-elle ; mais, puisque vous êtes si savant et si malin, je voudrais, auparavant, vous proposer aussi quelque chose, à mon tour.

— Volontiers, dit Kerbrinic, à qui Petit-Jean avait fait signe d’accepter ; parlez, je suis à vos ordres.

— Eh bien ! dit-elle, en lui montrant un grand sac, remplissez-moi ce sac de vérités, et alors, je n’aurai plus d’objection à faire et nos noces seront aussitôt célébrées.

— Ce sera bientôt alors, répondit Kerbrinic ; rassemblez, demain matin, à dix heures, toute votre maison, et, devant tout le monde, je vous remplirai le sac de vérités.

— C’est entendu, dit la princesse ; à demain matin.

Le lendemain, à dix heures, la réunion était nombreuse, dans la grande salle du palais. Le vieux roi était sur son trône, la couronne en tête,