Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/406

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— Un d’eux, reprit Jean, sera pour Noël, un autre, pour le Carnaval, et le troisième, pour Pâques.

— Oui, répondit Jeanne.

Le lendemain, pendant que Jean travaillait au champ, un mendiant se présenta à la porte de la chaumière.

— Quel nom avez-vous ? lui demanda Jeanne.

— Nédélec (Noël), répondit le mendiant.

— Nédélec ? C’est bien à vous, alors, que Jean destine notre premier morceau de lard : je vais vous le donner, puisque vous voilà.

Et le mendiant aida Jeanne à décrocher le lard, qui fumait dans la cheminée, puis il l’emporta, un peu étonné de tant de générosité.

Le lendemain, eu l’absence de Jean, d’autres mendiants se présentèrent pour demander l’aumône.

— Comment vous nommez-vous ? leur demanda Jeanne.

— Carnaval et Pâques, répondirent-ils. Ils avaient été conseillés, sans doute, par le mendiant de la veille.

— Carnaval et Pâques ? Alors, c’est à vous que Jean destine les deux morceaux de lard qui nous restent.

Et Carnaval et Pâques emportèrent les deux morceaux de lard qui restaient.