Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/415

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— L’hospitalité pour la nuit, au nom de Dieu.

— C’est bien, tu seras logé.

— Et mon cheval aussi ?

— Oui, et ton cheval aussi.

— Où le mettrai-je, pour passer la nuit ?

— Dans l’écurie.

Pierre conduisit son cheval à l’écurie, puis il revint à la ferme, soupa, se coucha et dormit bien.

Le lendemain, il pensa qu’avant un cheval pour le porter, il n’avait plus besoin de se gêner, et il se leva tard. Le garçon d’écurie avait conduit ses chevaux au pâturage, de bonne heure, et n’avait laissé à l’écurie que le cheval de Pierre. La servante devait aller, ce jour-là, faire cuire au four banal. Ne trouvant à l’écurie que le cheval de Pierre, elle chargea son sac sur son dos, et partit pour le four, sans s’apercevoir du changement de cheval. Quand elle eut enfourné sa pâte, elle reprit le chemin de la ferme, en la société de plusieurs autres servantes des villages voisins. A mi-route de la maison, elle s’arrêta à causer avec elles du dernier pardon, et laissa le cheval aller seul devant, persuadée qu’il se rendrait directement à la ferme. Mais le cheval, se voyant libre, retourna chez le maître d’où il était parti la veille. Quand la servante rentra à la ferme, Pierre courut au-devant d’elle et lui demanda :