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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/432

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— Que fais-tu donc là, de la sorte, meunier ?

— Je fais bouillir le bouillon, monseigneur ; venez-, vite, voir comme il bout.

Le seigneur s’approcha pour regarder dans la marmite et dit :

— Oui, tout de bon ! Et c’est avec ton fouet que tu le fais bouillir ainsi ?

— Certainement, monseigneur ; le bois est cher et serait trop dispendieux pour moi.

— Tu dis assez vrai. Cède-moi ton fouet, et je te laisserai le moulin, deux autres années, pour rien.

— Puisque c’est vous, monseigneur, le voilà. Et le seigneur retourna à la maison, avec le

fouet, et, en revenant, il se disait à lui-même :

— À présent, je ferai abattre le bois sur toutes mes terres, et j’en aurai beaucoup d’argent…

Et il vendit tout le bois de ses terres…

— Seigneur ! je n’ai plus un seul morceau de bois, ni de fagots ; comment ferai-je, à présent, pour préparer la nourriture ? lui dit la cuisinière, un samedi soir.

— Je saurai bien comment faire, cuisinière ; n’ayez pas d’inquiétude à ce sujet.

Le lendemain matin, qui était un dimanche, le seigneur dit à tous les gens de sa maison, valets et servantes, d’aller à la grand’messe, à l’exception