Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/457

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Il ne sortait que la nuit, quelquefois, par un escalier dérobé, pour se promener dans les jardins du palais.

La femme de chambre de la princesse, qui était dans la confidence, lui servait secrètement ses repas.

La princesse devint grosse.

Le roi, fort en colère, l’interrogea et lui demanda qui était le père.

—- C’est la chèvre d’argent, répondit-elle.

Et comme il n’obtenait que cette réponse, il se rendit à la chambre à coucher de sa fille, pour examiner la chèvre.

Il y trouva Marzin, qu’il reconnut bien et qui lui dit :

— Vous voyez que j’ai gagné, sire.

— Comment, coquin, c’est toi ? s’écria-t-il, étonné.

— C’est vous qui l’avez voulu, sire, en me portant un défi, et, comme je tenais à n’être pas pendu, j’ai fait de mon mieux pour éviter votre corde.

Le roi était confondu, et n’en pouvait croire ses yeux.

— Il n’y a pas à dire, sire, reprit Marzin, vous avez perdu et j’ai gagné. Souvenez-vous de votre promesse.

— Un roi ne doit avoir qu’une parole, répondit