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Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/107

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Elles ont pris de l’eau bénite,
Et se sont jetées aux pieds du Pape,
Et lui ont demandé pardon.
— Quels sont les crimes que vous avez commis ? —

la première.

— Moi, j’ai été assez barbare
Pour tuer mon enfant ;
J’ai tué mon innocent,
Sans qu’il ait reçu le chrême du baptême ! —

la seconde.

— Et moi, pour mon malheur, j’ai tué
La mère qui me donna le jour ;
Puis je l’ai cachée sous un tas de feuilles.
Où elle n’a reçu la visite d’aucun prêtre ! —

la troisième.

— Depuis que je suis dans ce monde.
J’ai fait bien des confessions ;
Mais toutes étaient fausses.
Et j’ai grand’peur d’être damnée ! —

Le Saint-Père dit
Aux trois jeunes femmes, après les avoir entendues :
— Jeunes femmes, consolez-vous.
Puisque vous avez confessé tous vos péchés.

J’ai donné pouvoir à mes évêques
Pour absoudre tous les pécheurs ;
Ainsi, si vous avouez.
Eh faisant pénitence, vous serez sauvées.

Voici une baguette blanche
Qui vous rendra dans la chambre de la pénitence…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Trois ans après,
Le secrétaire du Pape leur rendait visite :
— Trois jeunes femmes, si vous êtes encore en vie,
Venez à moi, et je vous absoudrai. —

Miracle de la part de Dieu !
Les trois jeunes femmes vivaient encore.
Monsieur le secrétaire dit alors
Aux trois jeunes femmes :

— Quand vous arriverez chez vous,
Vous vous mettrez à genoux devant vos maris ;
Vous vous mettrez à genoux devant vos maris,
Et vous leur demanderez pardon. —