Quand elles arrivèrent à la maison,
Leurs maris ne les connaissaient plus,
À cause de la peine, de la dure pénitence,
Et aussi de la longue route qu’elles avaient faite.
Et leurs enfants ne les connaissaient pas davantage,
À cause des trois cents lieues qu’elles avaient faites ;
Et quand ils se sont enfin reconnus,
Leurs cœurs se sont brisés ;
Et ils sont morts tous les six.
Et sont allés aussitôt au ciel :
Les six époux sont allés au ciel,
Puisssions-nous y aller aussi !
Ecoutez tous et vous entendrez
Un gwerz nouvellement composé ;
Un gwerz composé nouvellement.
C’est à Marie Quelen qu’il est fait.
Il est fait à Marie Quelen,
Qui a perdu sa pauvre mère :
Son père l’a débauchée
Pour aller coucher avec lui.
Pendant sept ans elle a couché avec lui,
Et elle a donné le jour a sept enfants.
Le vieux Quelenn disait
Un jour a sa fille Marie :
— Au bourg de Burtulot il y a une retraite.
Et je vous prie, Marie, d’y aller ;
Je vous prie, Marie, d’y aller.
Peut-être serez-vous sauvée ;