Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/129

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Je m’assis sur le gazon,
Et elle appuya la tête sur mes genoux ;

Elle appuya la tête sur mes genoux,
Et s’endormit aussitôt.

Quelque chose vint alors qui me dit :
— Obéis-moi et tue ta maîtresse ;

Crois-moi, tue ta maîtresse,
Et tu seras dame à sa place ! —

J’ai obéi à cette voix,
Et j’ai tué ma bonne maîtresse ;

J’ai tué ma bonne maîtresse,
Je lui ai donné sept coups de couteau !

Quand j’eus tué ma bonne maîtresse.
Je ne savais où la cacher.

Vint alors une chose qui me dit.
En voyant mon embarras :

— Porte-là au trou à charbon,
Et la couvre avec des feuilles de noisetier. —

J’allai alors au pardon,
Dieu seul connaissait ma pensée.

Je rencontrai mon bon maître,
Qui chantait et qui sifflait ;

Il chantait et il sifflait.
Et moi je lui navrai le cœur !

— Ma bonne maîtresse a été tuée.
Dans le bois, par les brigands !

Moi aussi je l’aurais été.
Si je n’avais couru hors du bois. —

— Si vous lui aviez été fidèle,
Vous eussiez été tuée comme elle ! —

Mon bon maître, à cette nouvelle.
Est tombé trois fois à terre ;

Il est tombé trois fois à terre.
Et à chaque fois je l’ai relevé :

— Mon bon maître, ne pleurez pas.
Je vous servirai comme toujours ;

Mais je n’irai pas coucher avec vous.
Jusqu’à ce que nous soyons fiancés et mariés.

III

Bientôt des propos s’élèvent entre eux,
Au sujet de mariage.