Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/131

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   Quand ils furent fiancés et mariés,
Prêts de se mettre au lit,

   Voilà que le corps mort entre dans la maison,
Précédé de sept cierges allumés ;

   Sept cierges allumés précédaient.
Et sur chaque blessure il y en avait un autre.

   — Levez-vous de là, mineure.
Vous avez tué votre maîtresse ;

   Vous avez tué votre bonne maîtresse,
Et vous en avez accusé les brigands du bois ! —

   À ces mots, son mari
A quitté son lit ;

   Il a saisi son fusil,
Avec l’intention de la tuer :

   Mais le corps mort a dit :
— Mon pauvre mari, ne la tuez pas.

   Mais laissez-la chercher son pain
Entre Gavan et Tonquédec,

   Là où personne ne la connaîtra,
Afin que son corps expie son crime ! —


Chanté par Jeanne Le Gall.
Plouaret, 1853.
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LA PETITE MINEURE.
SECONDE VERSION.
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I

   — J’étais bien jeune d’âge ,
Quand moururent ma mère et mon père ;

   Et je me mis à courir le monde,
Cherchant quelqu’un pour me prendre chez lui.

   Comme je cheminais sur la grande route,
Je rencontrai deux jeunes gens ;

   Une jeune fille, mise comme une dame,
Et un gentilhomme, comme un baron.