Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/145

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— Monsieur saint Jacques le bienheureux,
Faites encore un miracle en ma faveur :

Qu’il vous plaise que je retourne chez moi,
Et je vous ferai un beau présent.

Je vous donnerai une bannière blanche,
Avec sept clochettes d’argent à ses extrémités ;

Avec sept clochettes d’argent à ses extrémités,
Et une tige de genêt (ou de baleine] pour le porter ;

Je vous donnerai une lampe d’or fin,
La plus belle qui sera à la foire de Quintin ;

Et des garnitures pour vos sept autels,
Avec une messe chaque vendredi ! —

Il n’avait pas fini de parler,
Qu’il se trouva au seuil de la maison de son père !

Il fut transporté chez son père.
Suant l’eau et le sang !

Dès que sa sœur le vit.
Elle accourut pour l’essuyer.

Elle prit aussitôt un linge blanc,
Pour l’essuyer complètement.

— Ma pauvre sœur, ne m’essuyez point,
Jusqu’à ce que j’aie ma sueur de noces[1].

J’ai délivré l’âme de ma mère
Et sauvé la mienne propre ! —

Que Dieu pardonne à toutes les pauvres âmes.
Son pauvre corps est sur les tréteaux funèbres ;

Il est maintenant devant Dieu,
Et puissions-nous tous y aller aussi !


Chanté par Marie-Anne Lenoan, vieille mendiante,
commune de Duault.


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  1. (1) Ce vers est sans doute altéré. Je ne comprends pas ce que peut signifier cette sueur de noces, à moins que ce ne soit la sueur de la mort.