— Mon père et ma mère, je vous demande congé
Pour aller au pardon ;
Pour aller au grand pardon de Tréguier,
Mon frère nourricier m’accompagnera ;
Mon frère nourricier m’accompagnera,
Avec tous les jeunes gens du quartier.
— Vous n’irez pas au grand pardon.
Car le vent souffle du côté du Guéodet.
De grands malheurs sont arrivés.
Une embarcation pleine de monde s’est perdue ;
Une embarcation pleine de jeunes gens,
Il y en avait cent-sept !
Ils ont péri sans le sacrement de l’extrême-onction,
Et pourtant il y avait des prêtres présents !
Ce qui excitait le plus ma compassion,
C’était une jeune femme qui se trouvait parmi eux ;
Une jeune femme qui était parmi eux,
Et qui était enceinte !
Quand l’embarcation descendait au fond de l’eau,
Elle priait Dieu de la secourir ;
Elle priait Dieu de lui venir en aide,
Avec saint Mathurin de Moncontour. —
— Monsieur saint Mathurin de Moncontour,
Vous qui êtes le maître du vent et de l’eau,
Préservez-moi mon innocent.
Qui est au fond de l’eau, sans baptême ;
Et je vous ferai un présent,
Qui sera beau te jour de votre pardon :
Je vous donnerai en présent
Un calice d’or et un ostensoir ;
Je vous donnerai une bannière blanche,
Avec sept clochettes d’argent à chaque extrémité ;
Avec sept clochettes d’argent à chaque extrémité,
Et une tige de baleine pour la portai.
Je vous donnerai une bannière rouge.
Qui sera dorée des deux côtés ;