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L’ENFANT DE CIRE.
SECONDE VERSION.
________


I

  Poularfeunteun disait,
Un jour, à monsieur Bistigo :
— D’où revenez-vous, où allez-vous,
Où espérez-vous aller ? —

  — Je vais là-bas, à la boutique,
Pour choisir de l’étoffe écarlate.
Avec de la dentelle d’or et d’argent.
Pour ma penhérès, la charmante fille. —

  — Si vous saviez ce que je sais, moi,
Jamais plus vous ne lui achetteriez d’habit :
Celle-là a fait un enfant de cire.
Pour vous ôter de dessus la terre !

  Trois fois par jour on le réchauffe,
Trois fois par jour on le pique ;
Et chaque fois qu’on y enfonce des épingles.
Monsieur, vos jours diminuent ! —

  — Poularfeunteun, dites-moi,
Où l’enfant a-t-il été baptisé ? —
— Il a été baptisé, l’enfant de cire.
Dans la grande église de Tréguier ;

  Dans la grande église de Tréguier,
Au soleil et à la lumière de la lune ! —
Poularfeunteun, dites-moi,
Qui ont été les compères ? (le parrain et la marraine).

  — Votre premier valet est le compère,
La petite servante est la commère. —
— Poularfeunteun, dites moi,
Qui a baptisé l’enfant ? —

  — C’est un jeune prêtre,
Pour avoir une somme d’argent.
Quatre cents écus en argent blanc.
Et autant en or jaune.

  Quatre cents écus, en argent blanc,
Et autant en or jaune,
A eu le jeune prêtre
Pour faire le baptême. —