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LES TROIS MARIE.
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I

  Pendant que les trois Marie étaient à coudre
Dans le grand jardin de Pradennec,

  Monsieur saint Jean vint les trouver,
Pour leur annoncer une nouvelle.

  — Bonjour à tous, ma tante,
N’avez-vous pas vu le Sauveur du monde ! —

  — Monsieur saint Jean, tous étiez avec lui,
Et tous devez savoir où il est. —

  — Depuis jeudi, à midi,
Je n’ai pas eu de ses nouvelles. —

  Quand la Sainte-Vierge entendit cela,
Elle tomba trois fois à terre :

  — Consolez-vous, ma tante, ne pleurez pas,
J’irai le chercher, s’il le faut ;

  Je marcherai, nuit et jour,
Jusqu’à ce que j’aie retrouvé mon Dieu. —

II

  Comme les trois Marie étaient en route,
Elles rencontrèrent un jeune homme :

  — Bonjour à vous, dit le jeune homme,
Le salut est toujours une bonne chose ;

  Le salut est toujours une bonne chose.
Pour les vieux comme pour les jeunes.

  Où allez-vous, ou avez-vous été,
Où comptez-vous aller ?

  Moi, je reviens de la montagne,
Où j’ai été voir dresser un nouveau calvaire ;

  J’ai été voir dresser un calvaire nouveau,
Pour crucifier Dieu le fils. —

  La Sainte-Vierge, en entendant cela,
Est tombée trois fois à terre ;

  Elle est tombée trois fois à terre,
Et le jeune homme l’a relevée.

  — Voulez-vous plaisanter, ou vous moquer,
Ou navrer le cœur de Marie ! —