Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/177

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  — Je ne plaisante, ni me moque.
Ni ne veux navrer le cœur de Marie. —

III

  — Dites-moi, vous Pilate,
Lequel de ces trois est mon fils ? —

  — Celui qui est devant, avec la plus grande croix,
Et qui montera le premier sur la montagne ;

  Il a été arrêté la nuit dernière,
Avec de la lumière dans des lanternes closes. —

................

  — Eloignez de là cette femme.
Car elle augmente mes peines. —

  — Pourquoi appelles-tu ta mère femme ?
Fort est mon cœur, puisqu’il ne se brise !

  Fort est mon cœur, puisqu’il ne se brise.
En entendant mon fils appeler sa mère femme !

  Descendez mon fils de la croix,
Pour que je l’emmaillotte une fois encore. —

  — Donnez-moi un mouchoir.
Pour essuyer mon sang qui ruisselle.

  Tenez, ma mère, prenez ce mouchoir,
Qui contient le sang du Sauveur ;

  Et n’allez pas le laver à l’étang.
Car il contient le sang du Sauveur ;

  Il contient le baptême,
Et le sacrement de l’extrême-onction ;

  Il contient le sacrement de l’extrême-onction,
Tout prêt pour qui le demandera ! —

IV

  Quand les trois Marie étaient en chemin,
Elles rencontrèrent une jeune fille.

  — Tenez, jeune fille, prenez ce mouchoir,
Qui contient le sang de notre Sauveur ;

  Qui contient le baptême
Et le sacrement de l’extrême-onction ;

  Il contient le sacrement de l’extrême-onction,
Tout prêt pour qui le demandera.

  Mais n’allez pas avec lui à l’étang.
Car il contient le sang de notre Sauveur !