Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  J’ai été trois fois sur ses épaules,
Et elle ne fait que sourire,
Et me dire d’aller une quatrième fois,
Pour contenter le peuple ! —

  Monsieur du Bourblanc a donné l’ordre alors
De la détacher du gibet ;
De la détacher du gibet,
Et de la faire monter sur l’échafaud.

  On l’a détachée du gibet,
Et on l’a fait monter sur l’échafaud :
La hache est descendue sur elle,
Et s’est brisée en deux morceaux !

  Les bourreaux demandaient
Alors à monsieur du Bourblanc :
— Qui de nous ou de vous a failli ?
Françoise Cozic ne meurt pas !

  Quand la hache est descendue sur elle,
Elle s’est brisée en deux morceaux ! —
Monsieur du Bourblanc disait
Alors aux bourreaux :

  — Conduisez-la au bûcher,
Et revêtez-lui une chemise de résine ;
Revêtez-lui une chemise de résine,
Et enduisez-la de soufre et d’alun ! —

  Quand on a allumé le feu sur elle,
Il s’est fendu en deux !
— Françoise Cozic, dites-moi,
Qu’est-ce qui est cause que vous ne mourez pas ? -

  — Et comment pourrais-je mourir, dit-elle,
Puisque le Saint-Esprit est avec moi !
Une petite colombe blanche est au-dessus de ma tête
Qui écarte le feu de mes seins ;

  Et Notre-Dame Marie du Folgoat
Tient un escabeau sous mes pieds ! —
Les prêtres du Bourblanc, entendant cela.
Levèrent une procession.

  Et la bannière et la croix
Vont reconduire Françoise à la maison.
— Allons chercher la gouvernante,
C’est celle-là qui a commis le crime ! —

  La gouvernante disait,
À la fenêtre de la table, ce jour-là :
— Je voit venir la bannière et la croix,
Ramenant Françoise à la maison. —