Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/261

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  La dame de Leshildri disait
Alors à Françoise Picart :
— Prenez garde, ma filleule,
Que vous n'ayez commis un meurtre ! —

  — Ma marraine, que dites-vous ?
Et moi qui n’ai que seize ans !
Vous êtes encore montée sur le bidet,
Et vous n’en avez pas de raison ;

  Vous n’avez pas de raison de le monter.
Car votre mari est un honnête homme. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  La dame de Leshildri disait.
En sortant de la maison de Picart ;
— Dût-il m’en coûter cinq cents écus,
Françoise Picart sera pendue ! —

III

Françoise Picart disait,
Arrivée au dernier degré de l’échelle ;
— Je vois d’ici le manoir de Leshildri,
Et je voudrais que le feu le consumât !

Je voudrais y voir le feu,
Et le seigneur brûler au milieu ;
Le seigneur brûler au milieu.
Car c’est lui qui est cause (de ma mort) !

Quand on m’envoyait à la grand’-messe,
C’est à Leshildri qu’on m’aurait trouvée ;
C’est à Leshildri que j’étais,
Dans les chambres ou dans la maison ;

A jouer aux dés et aux cartes,
Avec les fils du seigneur ;
Et quand nous avions assez de ce jeu,
Nous couchions ensemble dans le même lit ! —


Chanté par Marie-Josèphe Kerival, domestique
à Keramborgne, — 1849.