Plein la grande jatte de fil blanc,
Une charrette ferrée et un attelage ! —
Le vieux Goauart répondit
Alors à son fils Iannik :
— Vous n’épouserez pas Marie Tili,
Car on la reprocherait à vous et à nous ;
On la reprocherait à nous et à vous,
Car vous épouseriez une lépreuse ! —
— Mon père et ma mère, au moins,
Laissez-moi aller au pardon ;
Laissez-moi aller au pardon,
Au Folgoat ou à Sainte-Anne, —
— Si vous allez au pardon au Folgoat,
Que Dieu vous donne bon voyage ;
Que Dieu vous donne bon voyage,
Et de bonnes nouvelles à vos parents, à la maison !
Comme il passait par Morlaix,
Il rencontra sa Lépreuse.
— Iannik Coquart, mon bien-aimé,
Où allez-vous ainsi ? —
— Je vais au pardon du Folgoat,
Sans chaussure, sans bas et à pied. —
— Iannik Coquart, mon bien-aimé,
Permettez-moi de vous accompagner,
Pour demander à Dieu la grâce
De coucher tous les deux dans le même lit ;
Coucher dans le même lit,
Et manger dans la même écuelle. —
De Morlaix à Plouvorn,
Ils sont allés en se tenant par la main.
Marie Tili disait,
En passant devant la porte de son père :
— Cher Iannik, attendez un peu
Que j’entre pour parler à ma mère,
Pour lui demander si elle a de quoi
Pour nous donner à souper à tous les deux. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
— Ma fille chérie, j’ai entendu dire
Que Iannik Coquart est marié ;
Quand il sera à table, à souper,
Ma fille, demandez-le lui ;