Entre Koat-ar-Skevel et Lezobre
S’est élevé un combat nouveau ;
Ceux-là ont élevé un combat,
Que Dieu leur donne bon combat !
Que Dieu leur donne bon combat,
Et à leurs parents, à la maison, bonne nouvelle !
Le marquis de Lezobre disait,
Un jour, à son petit page :
— Selle-moi ma haquenée,
Que j’aille faire une promenade ;
Mets-lui une bride d’argent en tète,
Et une selle dorée sur le dos ;
Et une selle dorée sur le dos,
Aux deux pieds des fers d’or jaune ;
Elle sera ferrée d’or jaune,
Pour aller à Sainte-Anne de Vannes. (1)[2] —
Le seigneur Lezobre disait,
En arrivant à Sainte-Anne :
— Bonjour, madame sainte Anne,
Je suis venu bien jeune vous voir ;
Je n’ai pas dix-huit ans accomplis
Et pourtant j’ai pris part à dix-huit combats ;
Et je les ai tous gagnés,
Grâces à vous, sainte Anne de Vannes ;
Faites-moi encore gagner le dix-neuvième,
Et je vous donnerai cinquante écus ;
Oui, cinquante écus, en argent blanc,
Et autant en or jaune ;
Je vous ferai de plus un présent,
Qui sera beau le jour de votre pardon ;