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LES AUBRAYS.
PREMIÈRE VERSION. [1][1]
________


I

  Entre Koat-ar-Skevel et Lezobre
S’est élevé un combat nouveau ;

  Ceux-là ont élevé un combat,
Que Dieu leur donne bon combat !

  Que Dieu leur donne bon combat,
Et à leurs parents, à la maison, bonne nouvelle !

  Le marquis de Lezobre disait,
Un jour, à son petit page :

  — Selle-moi ma haquenée,
Que j’aille faire une promenade ;

  Mets-lui une bride d’argent en tète,
Et une selle dorée sur le dos ;

  Et une selle dorée sur le dos,
Aux deux pieds des fers d’or jaune ;

  Elle sera ferrée d’or jaune,
Pour aller à Sainte-Anne de Vannes. (1)[2]

II

  Le seigneur Lezobre disait,
En arrivant à Sainte-Anne :

  — Bonjour, madame sainte Anne,
Je suis venu bien jeune vous voir ;

  Je n’ai pas dix-huit ans accomplis
Et pourtant j’ai pris part à dix-huit combats ;

  Et je les ai tous gagnés,
Grâces à vous, sainte Anne de Vannes ;

Faites-moi encore gagner le dix-neuvième,
Et je vous donnerai cinquante écus ;

  Oui, cinquante écus, en argent blanc,
Et autant en or jaune ;

  Je vous ferai de plus un présent,
Qui sera beau le jour de votre pardon ;

  1. (1) Les Aubrays, nom d’une seigneurie de la maison de Retz, apportée en mariage, en 1455, à Rolland de Lannion, par Guyonne de Grézy, dame des Aubrays.
  2. (1) Sainte-Anne d’Auray.