Je vous donnerai une croix d’or fin,
La plus belle qui sera à la foire de Quintin ;
Je vous donnerai un tabernacle (un dai),
Et un sacrement (ostensoir) tout d’or ;
Je vous donnerai encore une croix d’argent,
Avec un encensoir et une lampe ;
Je vous donnerai encore une bannière blanche,
Avec sept clochettes d’argent à son extrémité ;
Avec sept clochettes d’argent à son extrémité,
Et une tige de baleine pour la porter ;
Garnitures pour vos sept autels,
Et une grande messe chaque vendredi :
Je vous donnerai encore une ceinture de cire
Qui fera trois tours à votre muraille ;
Qui fera trois fois le tour de votre maison,
Et viendra se nouer sur le marchepied (de l’autel). —
Il n’avait pas fini de parler,
Que sainte Anne de Vannes prit la parole :
— Vas au combat, dit-elle, Les Aubrays,
Je serai là aussitôt que toi ! —
Le seigneur de Koat-ar-Skevel demandait,
Un jour, à Les Aubrays :
— Je te souhaite le bonjour, Les Aubrays ;
Es-tu venu seul au combat ? —
— Il n’est venu que moi pour combattre,
Il n’est venu que mon petit page et moi ;
Il n’est venu que mon petit page et moi,
Et Dieu et la Vierge Marie ;
La Vierge Marie bénie,
Et madame sainte Anne de Vannes ! —
— J’ai des lettres de la part du roi,
Pour te tuer, Les Aubrays. —
— Si vous avez des lettres de la part du roi,
Donnez-les moi, pour que je les lise. —
— Le moindre soldat de ma troupe
Ne les donnerait pas à un âne comme toi ! —
— Si je suis âne, bien certainement.
Je ne suis pas âne de nature ;
Je ne suis pas âne de nature,
Mon père était, dit-on, un homme sage. —