— Avant que tu t’en ailles de là,
je saurai si cela est vrai. —
Il n’avait pas fini de parler,
Qu’il a étendu Koat-ar-Skevel à terre ;
Il a étendu Koat-ar-Skevel à terre,
Ainsi que cinquante de ses soldats.
Son petit page est de l’autre côté,
Et en fait autant, ou davantage.
Koat-ar-Skevel disait
Au marquis de Les Aubrays, en ce moment :
— Voudrais-tu m’écrire une lettre,
Pour l’envoyer à ma femme, qui est à la maison ?
Pour l’envoyer à ma femme et à mes enfants,
Pour leur dire que leur père sera mort à l’armée ?
Car mes enfants seraient déshonorés,
S’ils apprenaient que c’est contre toi que j’ai combattu ;
S’ils apprenaient que c’est contre toi que j’ai combattu,
Puisque j’ai perdu le combat ! —
Koat-ar-Ster et Les Aubrays
Se sont entendus au sujet d’un combat.
Que Dieu leur donne bon voyage,
Et à ceux qui resteront à la maison, bonne nouvelle !
Le seigneur Koat-ar-Ster disait,
En arrivant sur le pavé de Tréguier :
— Bonjour et joie à vous tous dans cette ville,
Où est le seigneur Les Aubrays ? —
— Si c’est Les Aubrays que vous demandez,
Seigneur Koat-ar-Ster, c’est à lui-même que vous parlez.
— Tiens, voilà une lettre, Les Aubrays,
Qui t’est envoyée de la part du roi. —
— Si elle m’est écrite par le roi,
Donnez-la moi alors, pour que je la lise. —