Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  — Ce n’est pas pour des baptêmes
Que je vois les boucles d’argent sur les chaussures ;
Que je vois les boucles d’argent sur les chaussures,
Et la dentelle aux manches ;

  Vous avez marié Jeanne Le Roux,
Et c’est celle-là qu’il me faut ! —
— Elle est dans la sacristie,
Renfermée sous sept clefs. —

  Le capitaine La Tremblaie disait
A Jeanne Le Roux, en ce moment :
— Ne te rappelles-tu pas bien
Que quand tu étais dans la maison de ton père,

  Tu me dis
Que tu ne coucherais pas avec moi la nuit de ta noce ? ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

  Jeanne Le Roux disait
Au sieur La Tremblaie, ce jour-là :
— Laissez-moi monter sur le mur du cimetière.
Pour dire adieu à mon mari ? —

  — Montez quand vous voudrez sur le mur,
Et dites-lui au revoir. —
Jeanne Le Roux disait
En montant sur le mur du cimetière :

  — Mon pauvre mari, dites-moi,
Si je retourne, me reprendrez-vous ? —
— Si vous revenez, vous serez la bien venue,
Puisque ce n’est pas de votre plein gré. —

  Jeanne Le Roux demandait
Alors au capitaine La Tremblaie :
— Monsieur La Tremblaie, dites-moi,
Serai-je obligée à d’autres que vous ? —

  — A moi et à mon valet de chambre,
Et à mes soldats quand ils le désireront ;
Et à mes soldats, quand ils le désireront,
Il y en a cent dix ! —

  Jeanne Le Roux disait
Au sieur La Tremblaie, ce jour-là :
— Monsieur La Tremblaie, si vous m’aimez,
Vous me prêterez un couteau ;

  Vous me prêterez un couteau.
Pour couper ma ceinture de noce,
Qui a été trop serrée,
Par la mère qui m’a donné le jour ? —


________