Le seigneur comte demandait
Un jour à sa femme :
— Ma femme chérie, dites-moi
Que désirez-vous de votre mari ;
Que souhaitez-vous de moi,
Puisque vous m’avez donné un fils ?
Choisissez entre la chair de lièvre,
Ou la chair de perdrix… —
— J’aimerais mieux de la chair de bécasse,
Si je ne craignais votre peine, mon mari. —
Le seigneur comte, à ces mots,
A saisi promptement son fusil ;
Il a saisi promptement son fusil,
Et a pris le chemin du bois.
En entrant dans le bois,
Il a rencontré une fée :
— Salut à toi, seigneur comte,
Depuis longtemps je te cherchais ;
Maintenant que je t’ai rencontré,
Il te faudra te marier avec moi.
Choisis ou de te marier avec moi,
Ou de rester sept ans sur ton lit… —
— Me marier avec vous, je ne le puis,
Ma femme est nouvellement accouchée. —
— Ou rester sept ans sur ton lit,
Ou encore mourir dans trois jours. —
— J’aime mieux mourir dans trois jours,
Que rester sept ans sur mon lit ;
Car ma femme est jeune
Pour rester pendant sept ans en peine ! —
Le seigneur comte disait
À sa mère, en arrivant à la maison :
— Ma pauvre mère, si vous m’aimez,
Vous me préparerez mon lit ;
Et si vous le faites, faites-le bien,
Car mon pauvre cœur est bien mal à l’aise :
Je vais malade dans mon lit,
Et jamais plus je ne m’en relèverai ;