— Je voudrais voir mon fils baptisé,
Et qu’il fût a dix-huit brasses sous terre ;
Et qu’il fût sous terre à dix-huit brasses,
Et sa mère bien portante au monde !
J’ai trois fils à Pontplancoet,
Aux cheveux blonds et aux yeux bleus,
Et ils peuvent dire avec raison
Que jamais mère ne les mit au monde ;
Jamais mère ne les mit au monde,
Car tous en ont été tirés par le côté.
J’ai eu trois femmes du nom de Marguerite,
Et toutes les trois sont mortes :
J’ai eu trois femmes du nom de Marguerite,
Hélas ! je les ai perdues toutes les trois ;
Marguerite Rohan, la dernière,
Celle-là me brise le cœur ! —
Keramborgne, 1848.
Il y a des maisons nobles du nom de Pontplancoet dans les communes de Plougoulm et de Plougasnou (Finistère).
— Petite Marguerite, ma gentille enfant,
Je veux vous parler de vous marier,
De vous marier à Pontplancoet,
Qui, à mon avis, est un bon veuf. —
— Ma mère, il est juste que je vous écoute,
Et je vous dois obéissance ;
Mais si je me marie à Pontplancoet,
Adieu aux joies de ce monde !
Il a eu quatre femmes du nom de Marguerite,
Toutes les quatre elles ont été ouvertes ;
Toutes les quatre elles ont été ouvertes,
Hélas ! je serai la cinquième. —
Les voilà fiancés et mariés,
Et trois mois et demi ont duré,